LE KANIGROU
Zone de prédilection : Plaine de Cania
Recherché pour : sa viande, ses poils, ses ongles...
Le kanigrou, voilà typiquement une créature dont on pense tout connaître, mais ne peut on pas se poser quelques questions à son propos ? Réveillant mon esprit curieux je me suis mise à la recherche de ses origines et du secret de son incroyable longévité au sein des plaines.
Après avoir observé un groupe d'individus s’adonnant à un jeu très en vogue chez eux, à savoir le lancer de serpentins, je n'étais guère plus avancée : un minimum d’intelligence, un mode de vie communautaire, un caractère agressif, et grognon, mais physiquement ça ne ressemble vraiment pas à grand chose un kanigrou. Je décidais donc de rencontrer un spécialiste du monde animal :
Wogew l'hewmite. Depuis le temps qu'il vivait sous leurs pieds nul doute qu'il devait en savoir long. Après de longues recherches dans le sous-bois (et oui je n’ai pas le sens de l’orientation) je finis par trouver la tanière où s’était réfugié l’individu. Un homme fort sympathique ce Wogew, et tellement content de pouvoir partager ses connaissances en oubliant pour une fois ses analyses de sang.
Il me raconta qu’aux origines du monde des 12 le kanigrou n’existait tout simplement pas, même sous une forme plus primitive. En ces temps immémoriaux, les créatures peuplant le continent étaient pourtant nombreuses et s’affrontaient régulièrement pour étendre leurs territoires de chasse.
Un printemps où le temps restait obstinément morose des craqueleurs des plaines repoussés vers le nord par des ouginaks déchaînés vinrent s’installer dans la région maintenant appelée
le bois de Litneg. L’accueil fut glacial : les
trools et les
meulous qui vivaient là en bonne entente virent d’un sale oeil ces envahisseurs pierreux à l’air obtus. Après des combats sanglants on convint que les craqueleurs s’installeraient finalement à la lisère sud des bois. A partir de ce moment ils fréquentèrent souvent les meulous d’un naturel curieux, troquant quelques recettes pour agrémenter le produit de leur chasse ou des colliers de dents, les yeux pétillants des femelles craqueleurs tournèrent des têtes et un jour émergea une nouvelle race : le kanigrou.
Ne me fiant pas à de simples histoires je décidais bien entendu de vérifier la théorie.
Avec Wogew nous avons capturé puis tué un individu (hélas oui des kanigrous sont morts durant cette enquête, mais je n’allais pas vous raconter des fariboles). Ensuite avec mes dagues de sculpteur toujours parfaitement aiguisées, nous l’avons ouvert pour procéder à
un examen plus poussé. Autant extérieurement il s'apparente avec son faciès fuyant, sa pilosité et ses ongles au meulou, autant intérieurement il en est tout autre : pas un seul os mais une sorte de squelette minéral qui est tombé en poussière dès que nous l’avons effleuré.
Et oui, vous remarquerez que personne n’a jamais trouvé d’os, ni de pierre, sur un kanigrou et pour cause !
Me restait à résoudre le secret de leur incroyable longévité en ces lieux. En effet quand on connaît le succès de
l'entrecôte de kanigrou dans toutes les tavernes d'Amakna voir au délà, quand on voit les hordes d'apprentis héros s'acharner dans leur territoire -tuant aussi bien les mâles que les femelles et les enfants !- on s"interroge sur leur présence toujours nombreuse dans les plaines.
Un moyen de reproduction ultra rapide ? Des portées particulièrement nombreuses ? De la magie ? Rien de tel. Si certains d’entre vous se montraient patients et observaient au lieu de foncer, s’ils furetaient, ils verraient ce que j’ai vu. En avançant profondément dans les galeries où nichent les kanigrous vous pénétreriez au coeur d’un immense réseau de galeries s’étendant à des kilomètres de profondeur. D’année en année la population de kanigrous migre vers la surface, les derniers arrivants remplaçant les morts. Alors oui la population de kanigrous occupant les plaines reste stable, mais ne nous faisons pas d’illusions, un jour les kanigrous disparaîtront !
Il me restait à rentrer pour consigner au propre toutes mes découvertes. Un long chemin de retour qui m’occupa tout l’été à chercher la sortie (et oui je n’ai toujours pas le sens de l’orientation), mangeant de la viande crue, désespérant de perdre mon bronzage. C’est dit l’année prochaine j’irai sur
Moon !
Perle-Delune pour le Mai’mag
Pétition
Si vous aussi vous êtes attachés à ce qui fait la richesses de notre monde : sa flore, sa faune, ses kanigrous... Si vous estimez qu’il est temps de mettre un terme aux exactions d’aventuriers peu scrupuleux...
Signez ici pour que cesse le massacre !